L’abbaye de la Celle, Alain Ducasse

Hier, nous étions en balade dans le Var avec mon amie Marie Tabacchi. Halte gourmande programmée à l’Abbaye de la Celle chez Alain Ducasse, à l’occasion de l’opération « Tous au Restaurant ». C’est la septième année que cette géniale idée de la mi-septembre, permet d’inviter une personne au restaurant, en ne réglant qu’une seule addition pour deux couverts. C’est entre le 19 septembre jusqu’au 02 Octobre que vous aurez le choix de découvrir de simples bistrots, jusqu’aux maisons étoilées. Tous au restaurant est une grande fête autour de la gastronomie. Le moment également de se poser des questions sur l’avenir des professionnels et leurs préoccupations. Alain Ducasse a une bonne formule pour dresser le portrait du restaurant du futur :

« Le restaurant de demain, c’est le restaurant d’aujourd’hui qui dure.
Il est économe des ressources de la planète et généreux en émotions »

et des émotions, nous en avons eu hier à l’Abbaye de la Celle.

….Tout d’abord le lieu. Chargé d’histoire, ce petit joyau architectural d’art roman provençal, est un site riche d’une longue histoire du Ier siècle avant J.-C., à la fin du XVIIe lorsque l’édifice n’est plus utilisé par des religieux.

1999, date de l’ouverture de l’Hotellerie de l’Abbaye de la Celle

Les vieux murs font alors pénitence pendant trois siècles avant que Sylvia Fournier (propriétaire de l’île de Porquerolles) ne les transforment en une superbe hôtellerie. En 1978, une nouvelle période de désuétude s’empare du lieu jusqu’à l’arrivée d’Alain Ducasse. Extérieurement, l’abbaye ressemble aujourd’hui à un ensemble de maisons bourgeoises noyées de fleurs et de verdure, on y admire aussi quelques vestiges de pierre (le cloître à colonnes, la salle capitulaire). A l’intérieur, le réaménagement des années 1930 confère aux pièces volumes et lumière. Difficile de faire plus abouti en matière de décoration : mobilier ancien, tableaux, gravures, éléments de bois sculpté, magnifiques tissus… N’y cherchez pas les poncifs de la “Provence-déco”, cet ensemble hors mode a infiniment plus de classe. Donnant sur le parc ou sur la place du village, les chambres sont vastes au premier étage, plus intime (et moins chères) au second. Est-il nécessaire de préciser que ce superbe hôtel s’accompagne d’une excellente table, basée sur les merveilles du potager, avec à ces commandes le chef Nicolas Pierantoni.

Place au déjeuner, avec une belle carte signée Alain Ducasse

….Ensuite, au cours de notre dégustation des plats du moment. Ensoleillée et originale, la carte du restaurant évolue au fil des saisons. Pour notre déjeuner ce fût en entrée, une très belle assiette colorée avec le « Homard Bleu rafraîchi, pomelos, herbes du potager et condiment coraillé », suivi du plat toujours sur des notes de la Mer avec le « Saint Pierre de Méditerranée, pommes rattes et coquillages » et enfin, la ronde des desserts avec « Le biscuit sablé, Figues et Fraises, jus  de sangria », « Prunes de Brignoles en tartelette, glace à l’amande » et l' »entremet chocolat poire », réalisé avec le chocolat de la manufacture d’Alain Ducasse à Paris. Je ne suis pas très chocolat, mais celui-ci fût un véritable délice !!!!

Un Conservatoire Viticole en plein coeur de la propriété

Nous sortons de table. C’est tout naturellement que j’arpente les allées des jardins, pour arriver jusqu’au potager et au coeur du Vignoble Conservatoire. Avec ces 88 cépages, acteurs de la Provence Viticole, Alain Ducasse a tenu à préserver ce patrimoine viticole, composé de cépages rares qui sont entretenus et préservés. Pour connaître les caractéristiques et les qualités de chacun de ces raisins, comme (Le Muscat d’Alexandrie, Le Panse d’Aubagne,, Le Cardinal, Le Cabernet Sauvignon ou encore le Grec Rouge, ou le Tibouren), il vous suffira de vous informer auprès de la Maison des Vins Coteaux Varois sur le Place du village. Vous serez également invité à une découverte, dégustation et vous pourrez profiter de repartir avec quelques bouteilles proposées.

Diversité et produits de saison avec le potager

Pour tous ceux qui me connaissent assez bien, je ne pouvais pas laisser passer, l’occasion de m’attarder parmi les allées du potager. Discuter avec les jardiniers de nos récoltes estivales, échanger sur l’état de nos légumes actuels, ou sur l’écrasante chaleur et le manque d’eau de cet été, qui aura eu une influence sur la qualité des tomates de cette année. Mais aussi, admirer les cucurbitacés « Courge de Nice », « Butternut », « Courge Spaghetti » ou les fameuses « Courge de Provence », qui continuent leur maturation au soleil, avant d’être stockées pour l’hiver.

Je pénètre dans la boutique et je vois que les fameuses porcelaines de la maison Pillivuyt sont proposées à la vente…..Depuis le temps que j’en rêvais !!! Il faut dire qu’elles sont dans tous les livres de cuisine de Monsieur DUCASSE. Je vais pouvoir réaliser  quelque une des recettes dans ces contenants contemporains, petits écrins pour mettre en valeur les plats, comme il se doit.

Une exposition archéologique de grande qualité

Notre déjeuner arrive sa fin et juste avant de récupérer mon véhicule sur le parking, je pénètre dans l’Abbaye de la Celle. Après plusieurs mois de fermeture et de nombreux travaux, le monument, témoin de l’art roman provençal est de nouveau ouvert au public depuis le 12 juillet dernier. Pour la première fois, une exposition archéologique est présentée, de nouveaux événements culturels sont programmés tout au long du second semestre 2016.
Une exposition sur le thème « De la mer à la terre », avec le commerce antique des biens de consommation en Méditerranée. Cette première exposition temporaire s’attache à présenter au grand public des collections archéologiques inédites du Département, conservées dans les dépôts départementaux.

Céramiques, vases et amphores

Elle présente des objets fabriqués à l’époque romaine (II J-C), à travers le bassin méditerranéen et retrouvés lors des fouilles sous- marines, au large des côtes varoises. Des céramiques en provenance d’Espagne ou d’Italie, des blocs de verre brut et des objets en verre produits en Syrie, des amphores… les objets à découvrir témoignent de la diversité des marchandises transportées par voie de mer puis distribuées à travers les campagnes. Ces objets rares trouvaient leur place sur les tables des villas gallo-romaine, tels ceux retrouvés sous le monastère de La Celle.